La petite sirène du Port de Trévignon...

Nager en boucle est plus facile que de terminer une écharpe... Suis allée faire un tour au Paradis hier après-midi... Un peu moins de deux heures de route aller-retour... Divin ! Pas de salpes, pas de méduses, pas de groseilles des mers, juste des goélands et des cormorans sur les îlots rocheux, l'eau à bonne température, les fonds-sous marins discrets, sous un léger trouble de plancton non-urticant... Ni haut ni bas, juste les bouchons d'oreille, le bonnet de bain, les lunettes de piscine et le tuba frontal... J'ai hésité à grimper dans cette tenue sur un rocher à mi-nage, telle la petite sirène du port de Copenhague, mais je me suis dit, non, soyons sérieuse, je suis là pour nager ; comme l'a écrit un nommé Gérard Haddad, il faut de la modération dans la jouissance, et puis il y avait des patelles sur le rocher... 

Terminer l'écharpe...

Pour ceux et celles qui ont un peu suivi les précédents posts, l'écharpe en alpaga commencée début juin est presque finie, et pour ceux et celles qui suivent mon autre blog, "Pink Flying Fish", le petit coup de gueule du 22 juillet pour inciter les amis et clients ainsi que la famille à franchir les Montagnes Noires a été entendu ; depuis 15 jours, ça n'arrête pas et c'est très bien, mais résultat je suis à la limite du burnout, ou à deux doigts de la psychose... Du coup, j'ai du mal à tricoter, comme à lire au lit d'ailleurs... Et ce qui me tracasse, et probablement la source profonde de tous mes tourments du moment, c'est qu'il va s'agir de prendre une décision concernant la longueur de cette écharpe...

Notre condition d'être humain bien vivants fait que l'infini, ça n'est pas pour nous...

Eh oui, mais il n'est pas toujours simple de terminer ; un texte, un décor sur une assiette, une peinture, une écharpe, pas dans le sens ou ça reste une velléité, mais plutôt dans le sens ou la pleine satisfaction peut être difficile à trouver... Pour l'écharpe, trouver la bonne longueur... Comme c'est assez compliqué parfois ces choses-là chez moi, tiens, je vais appeler ça "la névrose de l'écharpe"...

J'ai entendu sonner le glas...

Depuis quinze jours, sur mon parking privé devant la salle de gouren (lutte bretonne) et donc derrière chez moi, place Diaouled ar Menez, les Diables de la Montagne en breton, il y a une magnifique boite à livre... Ce sont les stagiaires de Matthieu qui l'on faite, Matthieu qui fabrique des Tiny Houses avec quelques collègues à Landeleau (Ty Rodou)... On a presque envie de venir dormir dedans tellement elle est chouette, mettons qu'on pourrait y installer le petit Jésus à dormir sur de la paille par exemple, pendant que Joseph et Marie sont au bistrot... Je me gare juste à côté, alors quand je prends la voiture, je jette un petit coup d'œil pour voir les nouveautés ; l'autre jour j'ai embarqué un polar islandais... Et puis j'ai déposé les bouquins et BDs que j'ai en double, quelques belles revues...

Sinon, aujourd'hui, en début d'après midi, j'ai entendu sonner le glas, c'étaient les obsèques de Marianne, la sœur de Rose, Rose qui occupait la maison que j'habite, avec son époux Jean, le tailleur... Marianne tenait avec son fils le "Spot", boite de nuit réputée à l'entrée du bourg... Le Spot a fermé en 2014, Marianne avait 93 ans et continuait parfois de faire sa loi à l'entrée de la boite... "Videur" on appelle ça... Le 24 novembre dernier, elle fêtait ses 100 ans...

Le Spot a été repris par Delphine, Ben et Matthieu, et c'est maintenant un restaurant de burgers et autres falafels et Cie. cuisinés avec des produits de qualité, bios dans l'ensemble, un plat du jour jamais ordinaire le midi ; c'est aussi un bar, avec des concerts tous les week-ends, une terrasse sur l'arrière...

J'aime bien aller y boire un ou deux ballons de Coreff bio, parfois trois, parfois un ti-punch, papoter avec les copains, écouter de la musique, et de temps en temps casser la croûte au bar...  La boule à facette est toujours là... D'autres fois, je vais au Ty Coach, ou à la Crémaillère, à l'Oriano, au Shelton, ou au Bruyères... 

Je ne vous ai jamais rencontrée, Marianne, mais reposez en paix, et de là-haut, veillez à ce que notre cher petit bourg garde son âme festive et rebelle éternellement !

Aigrette et petits lapins au crépuscule...

La vue pendant la pause pipi de ma balade du soir... Deux petits lapins qui détalent, une aigrette au loin sur le plan d'eau ; c'est la réserve d'eau potable de la commune, "la lagune" on appelle ça... Je pourrais faire un blog rien que sur les pauses pipi en pleine nature, la quête du bon "toull-karr" (entrée de champ en breton), le plaisir de ces moments d'intimité parfois un peu périlleux (on ne sait jamais)... La satisfaction d'avoir trouvé le bon endroit, le sentiment d'être seule au monde, avec le privilège d'un paysage rien que pour soi... La sensation de quitter un peu la vie civilisée...

Girolles d'été, chevreuils et myrtilles...

Un ami grand amateur de randonnée m'avait parlé au zinc du Spot, l'un des bistrots du bourg, des marais de Kudel, dans la vallée du ruisseau du Krann, entre Roc'h ar Wer'hez Du, le rocher de la vierge noire (vierge qui est blanche en vérité) et le manoir de Menez Kamm... Des marais, une tourbière, un étang, une "boulaie"... Ledit ami, épris de nature, y avait même passé une nuit avec son duvet, petite aventure locale...

Alors voilà, hier, je suis allée repérer les lieux, en témoigne le parcours capté par les satellites ci-dessus... Image un peu bricolée sur Photoshop, car en fait, ayant arrêté ma montre GPS en cours de route sans le vouloir, puis l'ayant redémarrée, il y avait deux parcours, avec un petit intervalle non enregistré. J'ai donc copié-collé l'un des parcours sur l'autre, modifié la durée, la distance et la vitesse moyenne, par contre la courbe de dénivelée correspond à la première moitié du parcours uniquement...

Très chouette balade, dans les bois, dans les champs, un peu perdue au retour, mais le GPS atteste que j'ai le sens de l'orientation...

Je me suis assise sur le banc de la Comtesse, cette chère Vefa de Saint-Pierre qui habitait le manoir de Menez Kamm... Un banc de pierres où il fait bon se poser pour ouvrir ses chakras aux ondes apaisantes et à cette impression de sagesse qui émane des arbres anciens sous leur verte parure d'été si pleine de vie...

Alors que je traverse un petit ruisseau, cherchant mon chemin, le vif éclat de quelques girolles me saute aux yeux, juste sur le bord du ruisseau, mais je me contente de les photographier, c'est trop juste pour faire une poêlée, et puis étant un peu perdue, ça n'est pas le moment de me lancer dans la quête des girolles si je veux retrouver ma voiture avant la nuit... 

Quoi encore... Un beau four à pain, tout au début de la balade, le four à pain de Kudel... Deux chevreuils, le plaisir de croquer quelques mures, les premières de l'année, et aussi deux myrtilles, même si manger des myrtilles sans les laver n'est pas prudent, il peut il y avoir dessus du caca de renard, qui peut transmettre l'échinococcose... Je vous laisse chercher ça sur Internet... Pour les fraises des bois, c'est pareil... Pour les mures aussi, il faut les cueillir en hauteur...

Le sénéçon jacobée, une des premières fleurs dont j'ai appris le nom quand j'ai eu ma période "herbier" autour des 10-12 ans... L'herbier de l'époque est toujours dans mes tiroirs... J'ai cueilli et mis sous presse du sénéçon jacobée le 8 août 1978...

C'est un peu le soleil végétal de ces journées grises de l'été, mais c'est aussi un poison pour les chevaux et les bovins, toxique pour leur foie, et il faut les éliminer des pâturages... C'est par contre la nourriture exclusive d'une chenille de papillon de nuit (les hétérocères), le papillon "Goutte de Sang", qui lui même est toxique pour d'autre animaux...

En tout cas, toxique ou pas, j'ai un faible pour cette fleur, comme aussi pour le pissenlit ainsi que je l'explique dans un précédent post... 

Midi sonne aux cloches du village, il est temps que je conclue, car cet après-midi, je vais assister à un petit festival de musique près d'un étang à Langonnet, Zikh ZH ça s'appelle ; c'est un peu l'aventure,  je ne sais pas ce que mes oreilles vont entendre, mais ça à l'air bien sympa...

Saint Roch, priez pour nous...

Chapelle Saint Gildas

Petit road trip dans le Morbihan mardi dernier, pour aller chercher du matériel chez un potier à Bieuzy-les-Eaux... Un temps gris et pluvieux, couleur granit, qui donne un certain charme un peu mélancolique aux vieilles pierres... Alors quelques visites... Pas loin de chez le potier, se trouve la chapelle Saint Gildas, logée sous de gros blocs de granit... Un ermitage dans une grotte au début au 6ème siècle, ermitage dans lequel vivaient Saint Gildas et son disciple Saint Bieuzy. La chapelle est construite au 15ème siècle et reconstruite en 1837... Il y a dedans paraît-il une "pierre sonnante", grosse pierre sur un socle de granit qui émet un son de cloche quand on la frappe avec une autre pierre... Elle est inscrite aux monuments historiques comme instrument de musique depuis 1981... Saint Gildas l'aurait trouvée sur la Chaussée des Géants au nord de l'Irlande, voulant s'en servir pour construire son embarcation, mais quand il s'est aperçu qu'elle sonnait, il en a fait une cloche... Les moines évangélisateurs à l'époque voyageaient depuis l'Irlande en currach, bateaux légers lestés d'une grosse pierre... De là sont nées les légendes des barques en pierre de certains Saints bretons... Gildas, Gweltaz en breton, dit Gildas le sage, est originaire de Grande Bretagne, né avant 504, mort probablement le 29 janvier 565 sur l'île d'Houat, il aurait fait deux séjours en Irlande...

Un peu avant la chapelle, je croise de belles oies, il y a aussi probablement des jars, je ne fais pas trop la différence, et aussi un paon... Allez, une photo ; oie ou jars ?

Entre Guéméné-sur-Scorff et Plouray, je fais un petit détour, interpellée par une pancarte signalant une chapelle vers Locuon...

Le long de la route, un château, le château de Launay, avec un grand étang dans la verdure, des chevaux, des écuries, de grandes pelouses... Peut-être le fils du châtelain est-il célibataire, veuf, ou divorcé ? Moi, je verrais bien un petit pied-à-terre là-bas... J'aime bien ça les châteaux perdus dans la campagne... En fait, c'est un centre "bien-être et détox", avec des séjours à plus de 2000 euros la semaine en moyenne...

Pas de photos pour le château, la batterie de mon smartphone est à plat, mais avant, j'ai volé quelques images de l'église de Locuon, L'église Saint-Yon, que voici :

Belles proportions, et le genre de cimetière où j'aimerais bien séjourner pour l'éternité... Il faudrait que je vienne la dessiner cette église, qui est typée 16ème siècle...

Une fois rentrée, en fouillant sur le Net, j'apprends qu'il y a derrière l'église un grand escalier de granit qui mène à une ancienne carrière gallo-romaine où est bâtie une petite chapelle, la chapelle Notre-Dame de la Fosse, près d'une fontaine miraculeuse, fontaine dédiée je crois à Saint Roch, qu'on invoquait en temps de peste, mais aussi lors de l'épidémie de grippe espagnole... Ça pourrait peut-être marcher aussi pour le Covid ? 

Virées bigoudènes

Les dunes de Tréguennec

Escapades en bigoudénie ce week-end... Guilvinec hier, pour une pizzas-party en plein air, des pizzas d'exception cuites dans un grand four à pizzas de jardin, bâti par un ami qui a toujours des idées quand il s'agit de réunir les gens qu'il apprécie... Nage ensuite à la plage du Ster juste à côté, en combinaison Néoprène d'été manches longues jambes longues, parce que l'eau est très fraîche, avec un bon petit vent...

Nage petite vitesse plage du Ster au Guilvinec

Retour à Spézet, et aujourd'hui, direction Tréguennec, dans la baie d'Audierne, pour une petite réunion de famille chez ma sœur... Ah Tréguennec, que de souvenirs... Des fêtes débridées, déguisées, des jeux un peu loufoques sur la plage, des lendemains de fête à faire du bodyboard dans les rouleaux toute l'après-midi, après une bonne platée de spaghettis au pâté Hénaff avec du beurre... Fête "Club Med", WE "Deschiens", WE "Bidochons", avec camp de base au camping municipal de Tréguennec cette fois pour changer... Les "Olymkros", Les "Olymkromagnons", des réveillons mémorables ; et toujours à la belle saison ces journées grisantes sur la très grande plage, dans les rouleaux et sur le sable de soie avec cette lumière particulière...  Quand la mer est forte, le bruit incessant des galets qui roulent... Le vent...

La pampa autour de la maison, avec ces immortelles jaunes dont la bonne odeur sera toujours associées pour moi à Tréguennec...

Ciel de Tréguennec...

Après le déjeuner, bain bas de maillot dans les rouleaux avec mon frère aîné, tandis qu'un autre frère ramasse des tellines avec sa femme, et qu'un petit neveu et sa sœur font un château de sable avec leur tante, ma nièce donc... L'eau est plus chaude qu'hier, bonne même ! À Tréguennec, on ne nage pas, ou très peu, il faut être prudent, pas plus loin que de l'eau au nombril, c'est dangereux, il y a des baïnes, des courants...

Retour en Argoat, les accus chargés de toute cette bonne énergie qui mêle iode, vent, soleil, et un je ne sais quoi que l'on ne trouve que là-bas... Encore une fois, j'apprécie de revenir au calme de mon Kreiz-Breizh et me réjouis de retrouver Spézet ; la journée s'achève par un ballon de bière au Spot avec les copains... De l'autre côté des Montagnes... Dans mon repaire, mon havre de paix, mon lieu de repli, ma base pour de multiples excursions à l'est, à l'ouest, au nord, au sud...