Bleu Blanc Rouge

Ce soir, j'ai résolu le Rubik's Cube... Mais je n'ai aucun mérite, après de multiples essais infructueux ces derniers jours, je me suis résolue à regarder un tutoriel sur le Net, je ne ne comprenais pas la notice... Et même avec ça, pas simple... Dire qu'à l'âge que j'avais quand c'était la mode, j'y arrivais, et sans tutoriel, sans mode d'emploi même il me semble... Non, ça n'est pas possible, je devais avoir un mode d'emploi... Il faut dire que mon esprit est peut-être moins vif, mes neurones moins efficaces...  Ça ne m'a pas empêché de passer l'après-midi à jardiner, il était temps, ça tournait à la friche... Tondre, tailler, c'est déjà ça, les projets de plantations, ça sera pour après...

Quelques jours plus tard : Finalement, je pige la notice, mais il va falloir que j'y arrive sans... Le début août s'annonce pluvieux, je vais pouvoir me perfectionner, et terminer mon écharpe...

Les ondes du menhir...

Cet après-midi, j'ai fermé boutique... Mal à la gorge depuis hier soir, je me dis que j'ai peut-être attrapé le variant delta ; un peu naze, pas motivée pour bosser quoi... Plutôt envie d'aller marcher au calme de la campagne ; il fait gris et doux, c'est un bon temps pour marcher... Alors je m'installe dans ma chaise longue Lafuma de salon, et je consulte mes cartes IGN et mes topo-guides... Où ? À l'ouest, au nord, au sud, à l'est ? Dans les Monts d'Arrée, du côté de Rostrenen ? Vers Saint-Thois ? Mon choix se porte sur une randonnée courte vers Saint-Maur, près de Langonnet... Langonnet, là où se tenait la fête de la langue bretonne d'un précédent post... Je vais faire juste un morceau de la randonnée, pas tout...  Du coup, j'en profite pour retourner à Langonnet, car ma sœur, l'autre jour, m'a rappelée que papa avait fait un vitrail pour l'église de Langonnet... J'avais oublié... L'église est ouverte, c'est la maitresse vitre, magnifique... Le vitrail a été fait en 1984, il raconte la Passion du Christ... On dirait qu'il est là depuis toujours tellement il se marie bien avec le granit de l'église et l'âme du lieu...

Suit la balade... Je me gare au lieu-dit Minez Lévenez, 1km à vol d'oiseau de Langonnet, et c'est parti pour presque 7 km...

Formidable balade, je ne croise absolument personne sur les chemins, juste trois ou quatre êtres humains près des maisons quand je traverse les hameaux... Un calme souverain... De beaux chemins... 

Un papillon immobile se laisse photographier, un modeste papillon, discret avec ses ailes brunes... Au retour, je cherche son nom, c'est un "Tristan", ou Aphantopus Hyperantus.

En fin de balade, je croise un beau menhir, sous un chêne, au carrefour de Bodéro... Je tourne autour, pose les mains dessus, et je vais coller mon dos tout contre, histoire de faire le plein de bonnes ondes...

Est-ce un effet du menhir et de ses ondes, je termine la marche en me nourrissant de pensées lascives et champêtres, du style on s'est aimé dans les maïs, t'en souviens-tu mon Anaïs... Quelques doux fantasmes ne font pas de mal... Mais voici la voiture. Il faut atterrir... 

Ce soir, la gorge va un peu mieux, ça n'est peut-être pas le variant delta finalement, et devant le feu, après cette marche où je n'ai pas eu que des pensées lascives, je me dis que je vais apprendre le breton pour de bon... Ça chemine dans ma tête depuis une discussion vendredi soir, et déjà avant ; depuis que je suis arrivée à Spézet en fait... Trouver un financement pour faire un stage intensif : il existe des stages de six mois, ou de neuf mois... Ça pourrait m'être utile pour trouver un travail en complément de mon artisanat et de mon art, et dans mes créations, ça serait un plus. Cela viendrait nourrir mon inspiration... Je veux tisser des liens profonds avec ce pays qui est le mien, et qui m'attire et me stimule davantage depuis que je suis installée dans le Kreiz-Breizh... Je veux mieux m'y enraciner, et me sentir connectée, mais autrement que par le wifi ou la 4G, je veux un réseau social fait de mots et de contacts, de transmissions, d'écoute ; pas de clics et d'émoticônes...  

Des Irlandais à Spézet

Pendant que Le Festival des Vieilles Charrues version Covid se déroule à Carhaix, ici, on ne s'ennuie pas... Des Irlandais de Roundwood, commune jumelée avec Spézet sont là pour quelques jours... Ça joue de la musique au marché en début de soirée, et aussi à la nuit tombée pour célébrer un anniversaire, et puis à la chapelle du Krann, et au Spot ; il y a des stages à l'école de musique, le bourg résonne du son des violons et du banjo... 

Après le dîner, hier soir, Janig se met à chanter en breton, accompagnée à la guitare (vidéo ci-dessous)... Un peu plus tard, ça dérape, quelqu'un fait une interprétation musclée des Corons version bretonne : "Au Nord, c'était le Léon, la terre, les choux-fleurs bretons, chef-lieu, Saint-Pol-de-Léon..." Et puis et puis... Mais là, pas de vidéos, censure, l'accord n'a pas été obtenu, c'est la loi, droit à l'image... En tout cas, chouette soirée, des larmes d'émotion et beaucoup de rigolade...

 

Kit soirées...

Voilà, j'ai investi dans le kit soirées devant le feu... Pour les soirées en solo, le Rubik's Cube, et avec de la compagnie, Master Mind ou Puissance 4, le tout en sirotant du grand Marnier... Les amis, vous voyez ce qui vous attend... C'est toute la grande enfance et la pré-adolescence qui refont surface... Je re-tricote tout ce que j'aimais, et qui s'était tout détricoté... Le Master Mind, j'ai du le commander d'occasion sur Amazone, car la nouvelle version ne me plaisait pas du tout, moche et trop compliqué... 

C'est toute l'âme de mon heureuse jeunesse que je reconstitue ici, aidée en cela par la très belle table de salon dessinée par mon père, dont j'ai hérité, et qui en elle même a déjà une belle âme, riche dans toutes ses pores de la vie de famille et de cette convivialité amicale dont elle était le centre, et puis il y a cette grande cheminée qui tire merveilleusement bien... 

Heureuse jeunesse... Oui vraiment, mais jusqu'à mes quinze ou seize ans... Après, ça tourne plus ou moins au cauchemar, par périodes en tout cas, mais ça c'est une autre histoire...

Sinon, à part ça, j'ai encore trouvé un trèfle à quatre feuilles aujourd'hui, pendant ma balade en remontant depuis la chapelle du Krann vers le bourg... Je l'ai offert à Delphine, la patronne du Spot, où je me suis arrêtée boire un ballon de bière blonde (bio) au retour, en bonne compagnie... 

Et hop, encore un ce matin, dans mon jardin devant le portail, alors qu'on vient de me livrer une palette de biscuit, pas des Traou Mad mais des assiettes et des bols...

Riz au lait

Et voilà, j'ai expérimenté mon riz au lait... Un succès... Ma recette : faire bouillir dans une casserole 1/2 litre de lait entier bio avec 40g de sucre rapadura bio et un peu de vanille (bio). Rajouter hors du feu 50 g de riz rond blanc (bio), en remuant pour bien répartir. Jusque-là, j'ai suivi une recette du Net. Après, improvisation... Je mets le tout dans un petit tajine Emile Henry (c'est la marque de mes tajines, j'en ai deux, un grand et un petit...), je remue encore un peu, pose le couvercle pointu dessus, et ça va au four à 150° pendant deux heures... J'aurai pu mettre un peu de crème fraîche avec... Eh ben bingo, ça sentait bon dans la cuisine, et j'obtiens un délicieux riz au lait crémeux... Sans croûte dessus, ça n'est pas ce que je préfère la croûte... J'aurais pu laisser une demi-heure de plus encore je pense, mais comme ça c'est déjà bien... Essayer avec du lait de brebis, essayer avec du lait de chèvre...

Je voulais de la semoule, j'ai fait de la semoule... Je voulais du Grand Marnier, j'ai acheté du Grand Marnier. Je voulais du riz au lait, j'ai fait du riz au lait, je voulais tricoter une écharpe, elle est presque finie... Je voulais jouer aux cartes, j'ai acheté un jeu de cartes... Je voulais depuis très longtemps une maison avec un petit jardin et un atelier...

Une fois, il y a des années de cela, j'écoutais la radio et j'ai entendu dans une émission du style "Rien à cirer" sur France Inter l'actrice Charlotte de Turckheim dire ceci : "Il faut savoir ce que l'on veut, ce que l'on veut, on l'aura"... Je m'en suis toujours souvenue. Je ne suis pas spécialement fan de Charlotte de Turckheim pourtant !

J'interprète cela au sens psychanalytique... La priorité des priorités est de se sonder pour cerner son désir... Son désir dans le sens des vouloirs les plus profonds, les plus en phase avec l'être que nous sommes... Cela peut prendre des années... Une fois que l'on sait, il s'agit de construire sa vie en fonction de ce désir... Cela peut prendre des années... En ce qui me concerne, c'est en bonne voie, mais il manque des éléments... Et je ne suis pas à l'abri d'être rattrapée par une réalité qui ne soit pas tout à fait compatible avec mes vouloirs profonds... À propos de réalité, voici une citation de Philip K Dick, écrivain de science-fiction (1928-1982) : "La réalité, c'est ce qui refuse de disparaître quand on cesse d'y croire"... Oui, on ne peut s'y dérober, même dans la folie, mais tous nos efforts doivent porter à faire de cette réalité quelque chose qui nous convienne le mieux possible...

Tempête, pluie et Grand Marnier...

Comment ferais-je sans ma cheminée ? La flambée me fait aimer cette soirée pluvieuse et ventée de juillet... Bonne journée en fait, malgré cette météo désastreuse... Cet après-midi, pour rattraper mon samedi à Langonnet, piscine... Piscine extérieure donc, seule dans la piscine une bonne partie du temps, et sur la fin, de concert avec un athlète aussi sympa que bien foutu, mon ex-coach de nage avec palmes, tout ça sous la grosse pluie...  2200 m dont 1200 m de monopalme... J'y vais mollo car je suis toujours un peu handicapée de la thyroïde... Voilà, et ce soir, avec la douce fatigue de la nage, repas au salon devant le feu, et puis le petit verre de Grand Marnier. Planxty pour l'ambiance musicale, je ne vois pas mieux... Le Grand Marnier, ça m'a pris il y a quelques jours : depuis que nous avons vendu la maison de l'enfance, j'ai des envies régressives comme ça... L'autre jour, c'était une envie de semoule, la semoule au lait que nous faisait maman certains soirs comme dîner, quand elle et papa étaient de sortie par exemple, avec des morceaux de beurre dedans... J'ai donc acheté le nécéssaire et assouvi mon envie. Et puis je ferais bien aussi du riz au lait, le riz au lait aux pruneaux de maman ou le riz au lait sans pruneaux de la cantine de l'école primaire... Le Grand Marnier, c'est pareil, je n'en ai pas bu depuis au moins 30 ans ; à la maison, on en mettait sur les beignets aux pommes, et puis on avait le droit à un petit verre le soir des fois... Du coup, je suis allée vendredi dernier à Intermarché acheter une bouteille... Les beignets aux pommes oui, ça c'était une spécialité de maman aussi, avec les grosses Teint Frais... Voilà, je vais continuer ma soirée en tricotant un peu en musique... Peut-être un deuxième petit verre de Grand Marnier (oh, ce sont des tout petits verres...) ?

Les marronniers de Langonnet

En principe, le samedi, c'est piscine, ou s'il fait beau, nage en mer... Mais là, j'avais envie d'aller à la fête de la langue bretonne à Langonnet... Gouel Broadel ar Brezhoneg... D'abord je n'étais jamais allée à Langonnet, ça n'est qu'à 25 minutes de Spézet, dans le Morbihan, et puis j'avais envie d'entendre parler breton, moi qui le connais si peu, envie d'épanouir davantage mon identité bretonne...

Et voilà, petite fête bien sympathique, avec tournois de gouren sous les marronniers, stands divers, concerts, buvettes, crêpes etc... Il faut échanger ses euros contre des lurs pour consommer...

Je retrouve là-bas quelques connaissances de Spézet, regarde les lutteurs, bois un ou deux bocks en bonne compagnie, papote un peu, écoute les chants et la musique... Et puis pour clore cette agréable après-midi, je m'offre un repas de crêpes à Gourin au retour...

Voici quelques vidéos de la lutte bretonne : deux extraits de combats, et le vainqueur, Mathieu Le Dour, avec son bélier sur les épaules (le maout)...