Kastell Rufell et Lacan

Douceur et soleil voilé ce matin, c'est le moment d'aller faire les provisions de bonnes ondes pour le nouvel an à l'allée couverte de Kastell Rufell, sur les hauteurs des Montagnes Noires, comme l'année passée... Avant la pluie... 

Toujours ce calme intense, troublé juste par quelques coups de fusil, ça chasse aux environs... Je pose mon dos sur les pierres penchées... Symboliquement, mais peut-être aussi véritablement, je puise des forces à l'âme de ce lieu, pour continuer de vivre selon mon Désir, avec un grand D, le Désir selon Lacan... En d'autres termes, continuer de faire mes choix en fonction de mon ou mes vouloirs les plus profonds, les plus véritables... Sans écouter les personnes qui me découragent, qui voudraient pour moi une vie plus conforme... Qui ont peur de me voir mener ainsi ma barque... Qui croient savoir ce qui est bon pour moi... 

Le décor sur faïence, le modelage, la peinture, la création de prototypes pour des bijoux et des objets en bronze, la langue bretonne, l'enfance, tout cela, je l'ai trouvé bien profond dans ma personnalité, et c'est autour de cela et avec cela que je veux gagner ma vie, n'en déplaise à ceux et celles qui ne m'en croient pas capable... Si je l'écris, c'est qu'il en est, qui ne m'en croient pas capable...

Et si je suis sensible en particulier aux enfants en difficultés, avec cette idée de travailler peut-être comme auxiliaire de vie scolaire en complément de mon artisanat et de mon art, c'est possiblement que bien que j'eusse été une "enfant sans problèmes", et que je garde le souvenir d'une enfance heureuse, j'ai été une adolescente et une jeune adulte en difficultés moi aussi, avec des dépressions et quelques cauchemardesques épisodes psychotiques, et que d'être passée par là, d'avoir surmonté cela, d'avoir travaillé très longtemps sur ces matériaux que sont ma psyché et ma vie, ça me donne une richesse que d'autres n'ont pas... Peut-on valider ce genre d'acquis ? Comment expliquer cela sur un CV... Je l'écris aujourd'hui sur ce blog car il est bon de lever les tabous, et ce genre de témoignages sont précieux pour ceux qui souffrent...

Voilà, c'était le billet d'humeur du premier jour de l'an neuf, j'avais besoin d'ouvrir ma gueule comme on dit vulgairement, et pour résumer donc : 2022, tenir le cap, résister aux assauts ; plus le vouloir sera véritable et profond, alors plus solide sera la barque, plus fiable sera la boussole, plus courageuse et téméraire sera la navigatrice ou le navigateur ! 

Sur ce, bloavezh mat deoc'h !