28 octobre 2021

Ma douce écharpe...



Hiziv ("aujourd'hui", prononcer hirio), j'étais bien fatiguée, avec un vague rhume-mal de gorge, aucun tonus, du coup j'ai fermé mon atelier-boutique à 16h30, bonne à rien, et je suis allée marcher doucement une heure le long d'un sentier que j'aime bien à Châteauneuf-du-Faou, retour par le contre-halage du canal... Après la marche, j'ai décidé de terminer ma semaine de vacances en vacances, au lieu d'ouvrir mon atelier-boutique demain et samedi comme prévu initialement. Repos. Travailler mon breton. 

Malgré la fatigue, c'est un grand jour, car ce soir, devant le feu de cheminée, j'ai terminé mon écharpe. Le deux mètre zéro cinq qui avait été décidé ayant été atteint, il fallait conclure.

Et puis aussi, ce matin, j'ai fait le poncif d'un Saint Éloi que l'on m'a commandé, une plaque de faïence de 20 cm X 30 cm... Le poncif, c'est un calque avec le dessin et des petits trous le long des grandes lignes, que l'on posera sur l'émail cru avant de passer dessus un tampon rempli de charbon de bois pilé... Reste sur l'émail cru des petits points noirs le long des lignes, qui guident la main lorsque l'on décore... Je vous ferai voir le Saint Éloi fini, et puis je vous raconterai un peu qui était ce monsieur...

  

14 octobre 2021

Trafic de haricots verts et vol de pommes...



Déjà un mois de formation au brezhoneg, 35 heure par semaines... Neuiñ a ran a-grenn (je nage complètement)... C'est d'un compliqué ! Je ne sais pas si c'est la méthode intensive tendance immersive qui ne me convient pas, ou si c'est ma tête qui ne fonctionne plus très bien, mais c'est une vraie grande salade ; tous les jours on en rajoute, et ça reste une vraie grande salade... Pas le temps le soir de mettre de l'ordre dans la salade, reste le dimanche (le samedi, permettez que je décroche), mais hélas, pas toujours beaucoup le temps de bosser le dimanche non plus... 
Enfin bon, quand même, le breton devient familier à mes oreilles... Mardi dernier, nous sommes allés passer la journée dans la forêt du Huelgoat avec les autres centres de formation de Kemper, Henbont, Montroulez, Lannuon, et l'après-midi, les formateurs nous contaient des histoires en breton devant la roche tremblante, en mimant un peu... Eh bien je comprenais l'essentiel tout de même... 
J'écoutais l'autre soir une interview de feu mon père en breton par Nolwenn Korbell : il y a deux mois, c'était encore comme du chinois, maintenant, je comprends un tout petit peu, je reconnais des mots, je repère quelques éléments de grammaire... 
Mais tout de même, j'ai encore du mal à dire deux phrases de suite... 
C'est très frustrant, j'en souffre, je suis dans les nulles, mais je ne suis pas la seule, d'autres nagent comme moi, enfin plus ou moins... 
À part ça, pourquoi des haricots sur l'image ci-dessus ? C'est que pas d'erreur, on est bien à la campagne ici... 
À Roudour (c'est le centre de formation), Il y a du trafic de haricots verts pendant les pauses... Marilia la semaine passée proposait des haricots gratos, récupérés dans un champ de haricots bios qui n'avait pas l'agrément de la coopérative pour une raison que j'ignore, et donc, plutôt que de détruire les haricots, c'était libre-service dans le champ... Il y a du trafic de gros sel et de sel de Guérande au poids aussi... Lundi dernier, à l'heure du déjeuner, je vois passer Florie avec une grosse courge sous chaque bras... Trafic de courges... 

Alors si d'un côté c'est très difficile, par ailleurs, ce sont de chouettes rencontres, de nouvelles connaissances, on rigole pas mal, les formateurs et les formatrices sont sympathiques... 

La campagne... Vraiment, oui... Contrôle technique pour ma voiture la semaine passée... En attendant, balade de trois quart d'heure autour du centre de contrôle, du côté de la Biocoop à Karaez, et au bout de dix minutes à pied, après la traversée d'un lotissement tranquille, ce sont les champs, les arbres, les sentiers... Je vole une pomme sur un arbre près d'un penty, et puis de retour près du centre de contrôle, je vole encore quelques noisettes sur les branches qui dépassent du muret le long d'un jardin... Entre deux cailloux plats, je casse les noisettes, et puis les mange... Ma voiture est prête. Bonne pour le service... C'est ça la campagne...



02 octobre 2021

Vidange et paon-du-jour...


 

Le jeudi, c'est le jour "télé-travail" pour ma formation de breton, alors il y a plus de souplesse, et j'avais donc avant-hier rendez-vous à 13h30 au garage qui se trouve à la sortie du bourg pour une vidange... Je laisse ainsi ma petite Yaris entre de bonnes mains, et vais me balader à pied trois quarts d'heure, le temps que ça se fasse... Me voici bientôt sur ce qu'on appelle le chemin bleu, an hent glas, chemin fait de débris de schiste... De part et d'autre, des champs, de petites zones arborées... 
À droite : des vaches, à gauche : des meules de foin (round baller de nos campagnes modernes), et puis aussi donc des arbres, des chants d'oiseaux, bref, plutôt plaisante la balade... Comme je fais un détour à travers champs, voici un beau papillon qui se pause sur un caillou... C'est un "paon-du-jour", un lépidoptères de la famille des Nymphalidae. Il se laisse photographier comme une star, sans bouger, et lorsque j'ai fini mes photos, s'envole légèrement... 
Plus loin, j'interpelle deux beaux chevaux à la pâture, en faisant des petits bruits avec ma bouche pour leur faire lever les oreilles... Brav eo an amzer (Beau est le temps), ne ra ket glav (il n'y a pas de pluie)... Je m'aventure avec un peu de breton de-ci de-là, mais tout doux, car si j'en suis déjà à trois semaine de formation intensive, avec 35 heures par semaines (ça dure six mois, et probablement trois mois supplémentaires à mi-temps), je dois dire que je ne retiens pas grand chose, et manque de temps pour "apprendre" et réviser comme il faudrait... La somme d'informations que l'on reçoit est trop grande, le disque dur à l'intérieur de mon crâne n'enregistre pas beaucoup, et globalement, je pédale dans la choucroute...
Bref, je suis plutôt dans les nulles (et dans les vieilles), alors pour moi qui était relativement bonne élève jusqu'en terminale, et toujours dans les trois premières en primaire, ça fait bizarre... "Diêz eo ar brezhoneg (difficile est le breton)"... Mais, je me dis "krog e-barzh (croche-dedans)", et puis quand même, on rigole, c'est sympa, et j'ai de chouettes copines de classe, quelques copains aussi, mais on est une grande majorité de nanas... 
Je continue "De l'autre côté des montagnes, deiz-ha-deiz", en essayant d'y intégrer un peu de breton, avec la traduction... On verra ce que ça donne dans six mois...
Et si des bretonnants me lisent et qu'ils relèvent des fautes, merci de me les indiquer et de me les corriger par un petit commentaire !

07 septembre 2021

Ne pas avoir peur du ridicule...




Aujourd'hui, je teste une souris bluetooth toute neuve, et Alleluia, cela me simplifie beaucoup la vie, moi qui n'utilisais depuis des années que les doigts sur le trackpad... Et puis, je viens de changer la batterie de la bécane informatique, alors, youpi !
Hier, lundi 6 septembre, vous avez sans doute constaté que c'était ce qu'on appelle une magnifique journée !
Ce lundi étant aussi le premier jour d'une semaine de vacances, l'idée m'est venue d'aller encore nager sans haut ni bas à Kerannouat en fin d'après-midi, avec ensuite un repas de crêpes au port de Trévignon...
Du plijadur plein le pegemen, ce qui ne veux rien dire, juste une expression entre cousines, pour signifier "du goût tout plein"...
Photo ci-dessous : Le matos de nage... Pour les amateurs, je précise que l'élastique du tuba frontal, c'est du garrot qu'on achète en pharmacie, qui remplace l'élastique d'origine quand celui-ci est cuit ; et quand on le change, il faut aussi acheter ce qu'on appelle des "régleurs" de soutien-gorge en métal inoxydable... Ce sont les petits secrets de mon cher ex-coach de nage avec palmes...
Pour en revenir à cette nage à Kerannouat, le démarrage est un peu difficile et compliqué : Le bouchon du spray d'huile pour cheveux se perd dans le petit sac de sport, et puis l'élastique pour rassembler les cheveux se casse, il faut y faire un nœud ; la montre GPS ne trouve pas de signal, les bouchons d'oreilles sont trop grands et sortent des oreilles, je n'arrive pas à coincer le fil plastique qui les relie l'un à l'autre sous le bonnet de bain...
 
Pourquoi mettre les bouchons d'ailleurs, l'eau n'est pas froide, en principe c'est pour protéger mes oreilles de l'eau froide...
Bref, je me sens complètement ridicule, avec le sentiment d'être la risée de toute la plage, mais avec du recul, tant mieux si ça a pu faire rigoler quelques naturistes de me voir ainsi aux prises avec ces accessoires (de l'eau jusqu'à la poitrine quand même, j'ai ma dignité)... 
Enfin, je démarre le crawl, sans GPS, et bientôt, me retrouve seule face aux goélands et aux cormorans perchés sur leur îlot rocheux au large, une forte odeur de guano se dégageant du lieu...
Une heure de nage à la louche quand même, et les meilleures crêpes de toute ma vie à "La Marinière", face au soleil couchant, avec 50 cl de cidre Kerné...
Après les crêpes, petite marche vers le port pour raviver dans ma mémoire une traversée de 12 km à la palme depuis les îles de Glénan, (plus de quatre heure de nage tout de même, il y a huit ans de cela), et là, j'aperçois le grand beau brun qui avait organisé l'évènement occupé à boire des coups en bonne compagnie au "Noroît" ; c'est son fief... À vrai dire, en tournant la tête vers la terrasse de café, je m'attendais un peu à le voir celui-là... Eh oui, bingo ! Je m'invite à leur tablée...
Ainsi, cette première journée de courtes vacances se termine joliment, assise devant des bières, sans aller au delà d'une ou deux gorgées de mon bock car il faut rentrer à Spézet et ne pas se coucher trop tard...

29 août 2021

La petite sirène du Port de Trévignon...



Nager en boucle est plus facile que de terminer une écharpe... Suis allée faire un tour au Paradis hier après-midi... Un peu moins de deux heures de route aller-retour... Divin ! Pas de salpes, pas de méduses, pas de groseilles des mers, juste des goélands et des cormorans sur les îlots rocheux, l'eau à bonne température, les fonds-sous marins discrets, sous un léger trouble de plancton non-urticant... Ni haut ni bas, juste les bouchons d'oreille, le bonnet de bain, les lunettes de piscine et le tuba frontal... J'ai hésité à grimper dans cette tenue sur un rocher à mi-nage, telle la petite sirène du port de Copenhague, mais je me suis dit, non, soyons sérieuse, je suis là pour nager ; comme l'a écrit un nommé Gérard Haddad, il faut de la modération dans la jouissance, et puis il y avait des patelles sur le rocher... 


18 août 2021

Terminer l'écharpe...



Pour ceux et celles qui ont un peu suivi les précédents posts, l'écharpe en alpaga commencée début juin est presque finie, et pour ceux et celles qui suivent mon autre blog, "Pink Flying Fish", le petit coup de gueule du 22 juillet pour inciter les amis et clients ainsi que la famille à franchir les Montagnes Noires a été entendu ; depuis 15 jours, ça n'arrête pas et c'est très bien, mais résultat je suis à la limite du burnout, ou à deux doigts de la psychose... Du coup, j'ai du mal à tricoter, comme à lire au lit d'ailleurs... Et ce qui me tracasse, et probablement la source profonde de tous mes tourments du moment, c'est qu'il va s'agir de prendre une décision concernant la longueur de cette écharpe...

Notre condition d'être humain bien vivants fait que l'infini, ça n'est pas pour nous...

Eh oui, mais il n'est pas toujours simple de terminer ; un texte, un décor sur une assiette, une peinture, une écharpe, pas dans le sens ou ça reste une velléité, mais plutôt dans le sens ou la pleine satisfaction peut être difficile à trouver... Pour l'écharpe, trouver la bonne longueur... Comme c'est assez compliqué parfois ces choses-là chez moi, tiens, je vais appeler ça "la névrose de l'écharpe"...


12 août 2021

J'ai entendu sonner le glas...



Depuis quinze jours, sur mon parking privé devant la salle de gouren (lutte bretonne) et donc derrière chez moi, place Diaouled ar Menez, les Diables de la Montagne en breton, il y a une magnifique boite à livre... Ce sont les stagiaires de Matthieu qui l'on faite, Matthieu qui fabrique des Tiny Houses avec quelques collègues à Landeleau (Ty Rodou)... On a presque envie de venir dormir dedans tellement elle est chouette, mettons qu'on pourrait y installer le petit Jésus à dormir sur de la paille par exemple, pendant que Joseph et Marie sont au bistrot... Je me gare juste à côté, alors quand je prends la voiture, je jette un petit coup d'œil pour voir les nouveautés ; l'autre jour j'ai embarqué un polar islandais... Et puis j'ai déposé les bouquins et BDs que j'ai en double, quelques belles revues...

Sinon, aujourd'hui, en début d'après midi, j'ai entendu sonner le glas, c'étaient les obsèques de Marianne, la sœur de Rose, Rose qui occupait la maison que j'habite, avec son époux Jean, le tailleur... Marianne tenait avec son fils le "Spot", boite de nuit réputée à l'entrée du bourg... Le Spot a fermé en 2014, Marianne avait 93 ans et continuait parfois de faire sa loi à l'entrée de la boite... "Videur" on appelle ça... Le 24 novembre dernier, elle fêtait ses 100 ans...

Le Spot a été repris par Delphine, Ben et Matthieu, et c'est maintenant un restaurant de burgers et autres falafels et Cie. cuisinés avec des produits de qualité, bios dans l'ensemble, un plat du jour jamais ordinaire le midi ; c'est aussi un bar, avec des concerts tous les week-ends, une terrasse sur l'arrière...

J'aime bien aller y boire un ou deux ballons de Coreff bio, parfois trois, parfois un ti-punch, papoter avec les copains, écouter de la musique, et de temps en temps casser la croûte au bar...  La boule à facette est toujours là... D'autres fois, je vais au Ty Coach, ou à la Crémaillère, à l'Oriano, au Shelton, ou au Bruyères... 

Je ne vous ai jamais rencontrée, Marianne, mais reposez en paix, et de là-haut, veillez à ce que notre cher petit bourg garde son âme festive et rebelle éternellement !