Victoire et ses copines

Assiette à marli, 27,8 cm de diamètre, décor exclusif pour la maison Le Minor

Il est temps que je nourrisse ce blog... Plus de trois mois se sont écoulés déjà depuis le dernier post, la dernière gavotte... Je n'ai pas beaucoup progressé en gavotte depuis, mais j'étais très prise par mon travail, tout en passant du temps avec mes locataires, qui sont devenues aussi des amies... Je ne vais même plus au bistrot voir les copains, ou très peu...

Mardi dernier, j'ai fait le voyage vers Pont-L'Abbé, pour livrer six assiettes à la boutique Le Minor... Une commande spéciale, avec au centre de l'assiette, le logo de la maison Le Minor, et une frise à inventer autour... À l'origine, ce logo est une création de Mathurin Méheut, mais il a été revu et simplifié depuis...

Cette boutique, c'est très chic, très chouette, très beau, et je suis fière de voir mes assiettes posées là-bas sur une nappe Pierre Toulhoat (c'était mon papa), à côté des nappes Anne Toulhoat (c'est ma sœur), des bijoux Toulhoat (gérés par mon frère Yves), et de toutes sortes d'autres créations de divers artistes talentueux...

D'ailleurs, à Spézet, dans la petite (et modeste) boutique attenante à mon atelier, il y aura désormais un peu de nappes le Minor, de torchons, et bientôt j'espère des foulards... Tout cela Toulhoat pour le Minor bien sûr : Pierre, Anne... Mais pas que... Et puis aussi, on peut maintenant y commander des bijoux (Toul...), sur catalogue uniquement. Parce que ça reste une petite et modeste boutique... Je ne stocke en bijoux que les quelques modèles dont j'ai créé les prototypes.

À part ça, je voulais vous parler de mes poules aussi... Une de mes locataires, Élyse, qui est restée trois mois à la maison, a eu envie de me faire cadeau d'un poulailler... C'est qu'elle est charpentière ! Elle a eu son CAP haut la main l'année passée, après plus de dix ans dans l'entretien de parcs et de jardins et deux années de beaux-arts... Alors voici son œuvre :

 

C'est comme une petite tiny house pour poules, car Élyse travaille à Landeleau, au sein de l'entreprise Ty Rodou, où se construisent essentiellement des tiny houses...

Je lui ai promis qu'en échange, elle ferait du décor sur faïence... Elle voudrait décorer des pots de fleurs, et quand elle aura sa maison, elle viendra à l'atelier faire une plaque en lave émaillée avec le nom de sa maison... Voilà, dans le Kreiz Breizh, c'est comme ça que ça se passe... On est pas très riche, mais on se rend service, on se fait des cadeaux, on veille les uns sur les autres, on s'entraide, on est solidaire...

Du coup, grâce à une relation de bistrot, Jef (merci à lui), j'ai récupéré quatre poules rousses à l'abattoir, qui ont ainsi échappé de justesse à une mort horrible... Bios les poules quand même...

En voici deux, Joséphine, et Ophélie... Les deux autres s'appellent Apolline et Victoire...

Victoire, c'était la plus amochée des quatre, elle n'avait pratiquement plus de queue, un peu traumatisée, alors je lui ai donné un nom qui la motive pour remonter la pente, et elle me fait ses œufs comme les autres maintenant, et se précipite sur la gamelle quand j'apporte des nouilles, du riz ou des patates... Voilà, c'est ma mascotte un peu Victoire... Remonter la pente, se remplumer, défendre son bifteck, ou sa part de nouilles plutôt ; à coups de bec ou à coups de pinceaux...

Pour conclure, l'image d'une assiette creuse que je viens de terminer, commande d'une cliente passée fin septembre, avant cette histoire de poules... Une commande prémonitoire en somme...

Fest-noz sous la pleine lune

 

La fièvre du samedi soir à Spézet... Fest-Noz à Poulancerf, lieu-dit à la sortie du bourg... Je vais là-bas à la nuit, sous la pleine lune, à pied par les chemins, une lampe frontale sur la tête, accompagnée de Élyse, ma "coloc", et Pascale, une amie... Trois ou quatre km environ de marche... Chaude ambiance à Poulancerf... C'est organisé par un particulier, Gaël, chez lui, dans son jardin... Katell, une autre amie, ma voisine depuis peu, m'apprend les rudiments de la gavotte... Huit temps, marquer le premier temp et le quatrième... On se lance, je m'intercale entre Katell et un inconnu, ne pas regarder ses pieds, se régler sur la musique plutôt... Juste une danse... Ça suffira pour ce soir, je ne suis pas d'humeur à me débrider davantage, mais samedi prochain, il y a la nuit de la gavotte à Poullaouen ! Alors on y va, et là-bas, je danserai, je danserai, jusqu'à la transe !

Un peu d'Argoat, un peu d'Armor...

Balades il y a quelques jours sur la crête des Montagnes Noires... Je ne connaissais pas encore ces chemins, sur la route entre Spézet et Roudouallec, l'un vers la droite, l'autre vers la gauche... Des heures de marche possible dans les bois, sans croiser personne... Un luxe inestimable !

La petite récolte d'images :

Entre ces chemins et le halage ou le contre-halage du canal de Nantes à Brest, et tous les autres sentiers qui sillonnent la campagne, il y a de quoi ici se préparer de bonnes tranches de sommeil, car ces marches me garantissent des nuits particulièrement sereines..

Encore faut-il trouver le temps de marcher... Aujourd'hui, j'avais bien envie ; mais au programme : machines de linge, prendre un bain (de baignoire), cuisiner un grand tajine de veau... Et comme je ne suis pas Speedy Gonzales, loin de là, ça m'a pris toute la journée...

Ainsi pas d'exercice physique aujourd'hui, mais hier, une bonne demi-heure de nage du côté de Plogoff... Je rendais visite à un ami de longue date, un gars de Plogoff donc... Bière et moules-frites au "Pilleur d'Épave"... Alors j'ai combiné ces retrouvailles en les précédant d'une nage au petit port de Feunteun Aod, au pied des falaises... Et pour finir la journée, coucher de soleil à la Pointe du Van avant de rentrer vers cette campagne tranquille du Kreiz Breizh où je me sens désormais chez moi...

De l'art d'équilibrer les journées...

Nage en eau douce hier après-midi... J'avais besoin de faire des grosses courses au Leclerc de Carhaix, rien de très enthousiasmant... Alors avant de partir, j'ai réfléchi un peu à comment agrémenter cette corvée... Chaleur encore, quoi de mieux donc que d'aller dans l'eau ? Où ? Pas trop loin de Carhaix... Me voilà le nez sur mes cartes IGN, et à fouiller sur le Net aussi... Je découvre un plan d'eau, à Maël-Carhaix, à un quart d'heure à l'est de Carhaix, qui m'a l'air pas mal... L'étang des Sources... Allez, lunettes, bonnet de bain, bouchons d'oreille, maillot de bain, montre GPS, serviette, et en route ! Verdict : Très bien ! Idéal pour se rafraîchir avant d'aller au Leclerc... Presque personne, calme, un jardin paysager, et si l'on n'a pas peur des monstres qui vivent dans les étangs, de marcher un peu dans la vase, de nager dans une eau marron-verdâtre, c'est un délice...

Quelques photos ci-dessous...

Et cette fois-ci, le message philosophique, c'est quoi ? Juste peut-être de savoir composer ses journées, avec pas trop de choses, mais du plaisir assez quand il y a des corvées, de façon à éviter le sentiment de frustration... Du plaisir et un peu d'exercice physique de préférence, les deux étant liés pour moi... Ça fait plus dix ans que j'ai compris ça, et que je travaille chaque journée de cette façon... Juste un p'tit coup de piscine souvent, de la marche, un repas de crêpes... Un peu de solitude des fois aussi, c'est nécéssaire pour équilibrer une journée, ou à l'inverse un petit tour au bistrot pour voir du monde...

Tout ça il faut y réfléchir... C'est dans ma chaise longue de salon, un bloc-notes en main que je travaille ainsi chaque journée... Avec un peu d'imagination, des idées, il y a toujours des solutions...

Biniou, bombarde et Modiano...

Il faut mettre le son, à fond, pour comprendre de quoi parle le post, et cliquer deux fois sur la flèche...

Voilà, j'ai fini par attraper enfin un Covid, moi qui me croyais invincible... Bah, comme un bon rhume, qui descend un peu sur les bronches, à peine ; de la toux grasse, bon, rien de très poétique, ne nous attardons pas... Hier soir, je commençais à aller mieux, et j'ai eu une envie de hamac... Le ciel était couvert, la température douce, idéale... Bouquiner en se balançant tranquillement dans le calme... Mais voilà que soudain, le son des binious et des bombardes montent dans le soir... Répétition au local du bagad, sur le parking derrière chez-moi... Lire Modiano sur fond de biniou et de bombarde... À priori, pas d'affinités entre les deux, mais je peux vous dire que c'est faisable. Pourquoi pas... Ça donne une saveur très singulière à la lecture, c'est toute l'âme de Spézet et du Centre Bretagne, obstinée et paysanne, qui fait intrusion dans un univers feutré et plutôt citadin au sein duquel la mémoire perdue se réveille peu à peu... "Rue des boutiques obscures" est le titre du livre... 

Parabole du barbecue

Depuis trois ans que je suis à Spézet, il était temps que j'investisse dans un barbecue... L'atelier, la maison, le jardin, le barbecue... Oh, je voulais un petit, un modeste barbecue, pas trop sophistiqué... Jusqu'à présent, il y avait d'autre priorités, mais l'autre jour, au magasin de bricolage de Karaez, je vois d'adorables petits barbecues à 19 € ! Alors sous un bras, le carton de la chose en kit, à l'autre bras, un sac de charbon, et en route ! Et mercredi soir de cette semaine, après une pause réflexion dans ma chaise longue de salon en fin d'après-midi, "et maintenant, que vais-je faire ?", je me suis dit : soirée barbecue... Donc je monte l'engin, avec les vis et les écrous, et travaille à faire de bonnes braises...

Je sors une tranche de thon rouge du congélateur, 10 mn au micro-ondes pour décongeler, et voilà... C'est le soir, il fait bon, le thon cuit doucement ; Marie, une autre Marie, ma locataire du moment, me rejoint ; on partage la tranche de thon, avec des courgettes... Ce petit jardin, cette terrasse un peu déglinguée, les fils à linge, les pots de menthe, de basilic, de thym, les jardinières de persil, la ciboulette, le barbecue, une bière fraîche, papoter doucement tandis que tombe la nuit... Pendant ce temps, l'autre locataire, très couche-tôt, dort déjà... La maison devient une vraie maison, plus vivante, plus chaleureuse, partagée...

Faut-il chercher le bonheur plus loin ? Si je dis que le bonheur est dans les fils à linge et le barbecue, dans la tondeuse à gazon et les coquelicots qu'on a semés, dans le persil qui pousse, dans le partage, vous trouverez peut-être que je manque d'ambition ? 

Une ou deux choses encore à mettre en place, et j'aurai ce qu'il me faut... Après, dans l'idéal, il faudrait une plage et la mer juste à côté, plus de clients à ma boutique, et pourquoi-pas le prince charmant tant qu'on y est ? Mais un jour ma psychanalyste m'a dit "La Vie n'est pas l'idéal"... 

Le bouquet que l'on travaille à cueillir tout au long de sa vie doit se parer d'un peu de modération, si l'on veut qu'il dure, qu'il ne se fane pas...

Tahiti côte nord

Comme je ne vais plus très souvent nager en mer, chaque nage est un évènement, une aventure, qui m'inspire pour nourrir Deiz-ha-deiz, le blog sur lequel vous êtes en train de vous balader...

Hier donc, direction plage de Tahiti... Pas celle de Névez, près de Raguénez, dont j'ai déjà parlé dans ce blog, mais une autre, vers Carantec, sur la côte nord donc...

Parce que avec la grosse chaleur de ce mois de juillet, le bonheur, c'est dans la mer, avec juste un bas de maillot ou rien du tout, plus des bouchons d'oreilles, un bonnet de bain et des lunettes de piscine...

Oublié mes lunettes de piscine hier... Tans pis, les yeux dans l'eau comme dit la chanson (seul sur le sable, les yeux dans l'eau chantait Roch Voisine, c'est peut-être plutôt des larmes dans la chanson d'ailleurs, parce qu'Hélène est partie dans son pays loin là-bas...) !

Allez, une image pour vous : Tahiti de Carantec donc...

Parking ombragé, brève marche par les sentiers côtiers pour y arriver, pas beaucoup de monde... La nage, un grand délice, même si sans lunettes de piscine, c'est moins confortable... Attention, fort coefficient de marée hier, plus de 90, et du côté droit, vers la Pointe de Penn al Lann, beaucoup de courant ; heureusement, étant proche du bord, je me suis rapprochée encore en nageant fort, et j'ai posé les pieds sur les rochers avant de faire demi-tour de façon énergique... 

Ensuite, retour par Berrien, avec une route très chouette au milieu des bois, peu fréquentée, la traversée des landes du Cragou, et puis mon objectif de fin de journée, le café-librairie "L'Autre-Rive", à Berrien donc... Un couple a repris récemment la gestion du lieu suite au décès du précédent propriétaire en 2020... Ils s'installent là après avoir vécu quinze ans en Corée du Sud... Je ne connaissais pas encore... Pause très agréable, plateau repas avec muffins salés à tremper dans un petite sauce, salade de tomates et salade verte, une bière fraîche brassée à Berrien, et achat d'un petit bouquin qui semble être assez savoureux aussi...

À propos, il y a un financement participatif en cours, jetez un coup d'œil plus bas... 

Allez, maintenant, si vous voulez changer d'air, pour ceux qui habitent "loin", lancez-vous dans l'aventure d'une virée en Centre-Bretagne, avec étape à l'atelier-boutique de Marie Toulhoat à Spézet, marche dans les bois au Huelgoat, visite au café-librairie de Berrien et ensuite, le lendemain par exemple, plein nord, découverte de nouvelles plages... Je vous attends !